Ce petit singe roux possède un prénom qui le prédisposait au travail qu'il effectue au sein de la communauté bigarrée dont nous parlons. Kerb, c'est tout simplement le diminutif de Kerberos (en français : cerbère). Il avait tout du délinquant : stupide, égoïste, inconscient. Il faut dire qu'il a été élevé (et quand je dis élevé, ça ne volait pas très haut) au cœur d'un paysage familial plutôt devasté. Son père, Tipon, et sa mère, Ericka, était un couple houleux et toujours sur la brèche. Des Bonnie & Clyde comme on en fait plus. Toute leur vie était basé sur le profit facile et le non respect... Du respect. Vous imaginez l'ambiance lorsque madame annonce à monsieur la nouvelle qu'un ange lui a glissé dans l'oreille ! Le petit Kerb naîtra bientôt et sera malgré tout adoré de ses parents, seulement la vie ne sera pour lui qu'une grande fuite en avant, car pour briser les règles, il est souvent nécessaire de les connaître et de les avoir expérimentées. Kerb, lui, n'a pas eu le choix, on lui a tout de suite imposé une voie et lorsque ses parents disparurent à la faveur d'une de leurs nombreuses cavales, il s'est retrouvé bien déconfit de découvrir que dans le monde extérieur à son ancien noyau familial, il existe des gens raisonnables, amicaux et que, finalement, tout n'est peut-être pas à jeter. A la faveur d'amitiés sincères, il a décidé de s'intégrer à cette petite société de manière active. Et puis, et surtout, il a eu des nouvelles de ses parents qui coulent des jours paisibles sous le soleil des caraïbes, alors il a décidé, pour pouvoir les rejoindre, de travailler un bout afin de se payer un ticket d'aller simple vers ce qu'il considère comme un pays de cocagne. Mais en atendant, il faut bosser et le métier de vigile, c'est pas facile. Il a souvent affaire à des p'tits gars et des p'tites filles dans son genre (même s'il sait qu'il les surclasse tous, à part Eugène, mais lui, c'est déjà un grand), et faire rentrer un minimum de logique dans ces crânes en ébullition "ça tient des 12 travaux d'Hercule puissance 12", comme il le dit lui-même. En tout cas, il sait qu'il y a un prix à payer pour que ses espoirs voient le jour et il en a accepté les conséquences. S'il se fait traiter de vendu, de temps à autre, il n'en garde pas rancune parce que sa quête est bien plus importante que quelques balivernes lancées à la face de la tête de turc du moment.

 
   

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