Il m'est impossible dans le cas de ces trois personnages de ne pas vous raconter la génèse de leur apparition dans "La Guerre du Fût", de ne pas faire fi de leur histoire personnelle pour vous parler de ce qui m'a conduit à les intégrer dans la saga. Si les autres personnages supportent assez bien de ne pas voir exposé le choix qui m'a fait les faire apparaître, eux, non. Tout a commencé avec l'arrivée de certaines critiques sur cette bande dessinée. Ces critiques (les négatives, j'entends), souvent injustes, la plus part du temps complètement à côté de la plaque
, et, d'une manière générale, formulées par des gens incompétents ou de mauvaise foi, et surtout pas constructives pour deux ronds, m'ont amené, bien sûr, à m'interroger sur le travail que j'accompli pour vous (et un peu pour moi aussi, inutile de se le cacher) mais surtout à repenser à l'époque durant laquelle j'avais parcouru monts et vaux à la recherche de l'ultime vérité, que je n'ai jamais trouvée (autrement, je serai assis à la droite de qui vous savez). Bref, voyant ma vie défiler devant mes yeux, avec ses joies et ses peines, m'apparurent trois anges. N'ayant pas repensé à eux depuis bien longtemps, j'appuyai sur pause, intrigué par quelque chose qui clochait. Ces trois rats, à l'époque, m'avaient parus censés. Leur discours tenait la route, leurs arguments semblaient inattaquables, tandis qu'il m'offraient leurs conseils avec une telle chaleur apparente que l'on se serait cru dans "La petite maison dans la prairie". Je les avais nommé les anges à cause de cela, bien sûr, mais aussi à cause de leur prénom : Gabriel, Michel et Raphaël. Si ça c'était pas un signe ! Avec eux, tout se faisait en douceur, du genre la main sur l'épaule au cours d'une conversation qui longerait une plage magnifique, n'aspirant qu'au bonheur et à la méditation. Avec une ambiance pareille, n'importe qui, ou presque, se serait laissé aller à croire quelques boniments, à dévoiler quelques confidences, à faire preuve de franchise, comme n'importe qui le ferait avec sa (son) meilleur (e) ami (e). ET C'EST LÀ, LE PIÈGE !!! Me croyant à l'abri du courroux, j'y allai de ma franchise, de mes idéaux, de ma bonne humeur et de mes points de vue ! C'est là que leur comportement changea : ils m'avaient cru faible, sans repères, prêt à tomber dans la malhonnêteté, le déshonneur et la connerie, ils me retrouvaient fort, éclairé et bien assis. Je les avaient cru aimable, courtois et fins, ils n'étaient que des marchands de tapis, prêts à confondre la vache et le veau pourvu qu'ils leur rapportent assez. Dès lors, leurs critiques à mon égard se firent violentes, malveillantes et basses. Ceux que j'avais pris pour Gabriel, Michel et Raphaël n'étaient que Satan, Belzébuth et Asmodée. Comme quoi, on peut s'tromper ! Bref, c'est en revoyant ces images que je décidai d'intégrer les trois bouffons du diable au panthéon de "La Guerre du Fût". Ainsi, au cours de la création d'un album, ils me rappellent que je suis bien peu de chose, finalement. Quant, à moi, sachant qui ils sont, je les regarde avec amusement se débattre avec envie de la place qu'ils ont... Merci de votre attention, vous pouvez fumer, à la semaine prochaine !