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Ce rigolo petit piaf bleu n'a pas été répertorié
dans les espèces en voie de disparition. Et pour cause ! Il n'a
jamais pu être observé. A part, bien évidemment, par
votre serviteur. Je ne vous révèlerai sans doute jamais
comment j'ai pu l'approcher et surtout la ruse qui m'a permis de l'amadouer.
Quelle biture
ce jour-là ! Hum ! Enfin je ... Comment dirai-je... Je plaisante
naturellement. Il sagit surtout d'un long travail de patience, de journées
entières à s'approcher assez près, mais assez loin,
de l'animal pour qu'il s'habitue lentement à mes effluves d'humains,
pour que, tout doucement, il accepte ma présence et que je devienne
sinon un ami, au moins un complice. Et puis, il a un secret pour ne pas
faire partie des merveilles du monde en cours d'extinction. Un secret
qui tient dans son nom. Il faut savoir que ce dernier, étrange
et merveilleux, chargé d'histoire, est d'origine égyptienne
et fut repris par les grecs sous une autre forme : Phenix. Un volatile
connu pour renaître de ses cendres. Et c'est bien utile, car s'il
y en a deux qui se font régulièrement griller la patate,
ce sont bien Boïnou et Icare. Tous deux sont
de vieux potes de beuvries qui ont fait les quatre cent coups. Boïnou
apparaît à la page 4 du tome 1 de La Guerre Du Fût,
et ce, dans un état plutôt pitoyable. C'est qu'il a tendance
à la tétine, le bougre ! Fort d'une matinée bien
arrosée d'alcool de palme, il découvre, presque par hasard,
la boisson étrange aux pouvoirs mystérieux. Désormais
inscrits dans l'univers GDF (Guerre Du Fût) lui et son acolyte vont
passer leur temps à se faire expulser (t.1, p.4), griller (t.1,
p.17) ou encore plumer (t.2, p.11). De héros en devenir, surtout
avec un nom pareil, Boïnou devient une sorte de souffre douleur d'une
communauté bigarée, sur les ailes de qui reposent tous les
malheurs du monde.
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