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Ce rigolo petit piaf jaune n'a pas été répertorié
dans les espèces en voie d'apparition. Et pour cause ! Il n'a jamais
pu être observé. A part, bien évidemment, par votre
serviteur. Je ne vous révèlerai sans doute jamais comment
j'ai pu l'approcher et surtout la ruse qui m'a permis de l'amadouer. Qu'est-ce
qu'on s'est torché ce jour-là ! Hum ! Enfin je ... Comment
dirai-je... Je plaisante naturellement. Il sagit surtout d'un long travail
de patience, de journées entières à s'approcher assez
près, mais assez loin, de l'animal pour qu'il s'habitue lentement
à mes effluves d'humains, pour que, tout doucement, il accepte
ma présence et que je devienne sinon un ami, au moins un complice.
Et puis surtout, d'après la légende qui entoure son espèce,
ce n'est pas la première fois qu'il se brûle les ailes, pauv'
'ti père. Son papa, la première fois qu'il a réussi
son envol, l'accompagnait et lui avait dit en ces termes : "V...
Va... P... Pas tt.. Trop haut, hein. T... Ta mère ne me le pardonnerais
pas s'il ttt... T'arrivait quelque chose". Manque de pot, grisé
par l'altitude, Icare monta toujours plus haut. Et bien évidemment,
il se prit un sacré coup de soleil, cloques et pertes de plumes
à l'appui. Depuis, s'il y en a deux qui se font régulièrement
griller la patate, ce sont bien Icare et Boïnou
. C'est peut-être à cause de ce martyr qui les lie que je
les confonds toujours tous les deux. Il faut dire aussi que nos retrouvailles
comprennent toujours de grands moments d'absence. Quoiqu'il en soit, désormais
inscrits dans l'univers GDF (Guerre Du Fût) lui et son acolyte passent
leur temps à se faire baffer (t.2, p.9), tromper (t.1, p.5) ou
encore tirer (t.1, p.41). De héros en devenir, surtout avec un
nom pareil, Icare est devenu une sorte de souffre douleur d'une communauté
bigarée, sur les ailes de qui reposent tous les malheurs du monde.
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