Lorsque ce petit tatou naquit, ses parents hésitèrent longtemps pour décider du prénom à lui donner. Finalement, après quelques coups de rouleau à pâtisserie bien placés, et bien sentis
, il fut décidé de reprendre le prénom de la belle-mère de monsieur (au masculin bien sûr). Marcel n'est pas bien grand, mais affublé de sa carapace, il ne craint pas grand chose, à part, peut-être, les pied de Simbad, ou, éventuellement, la chute d'un pot de fleur du haut d'un immeuble de 50 étages. Mais les gratte-ciel ne sont pas encore très répandus dans la jungle qui abrite tous nos petits amis. Euh... Remarquez, ça ne devrait plus tarder, au train où vont les choses. Enfin, bref, notre tatou a fait des études d'électronique et s'est spécialisé, par la suite, dans les communications. Déjà, petit, il s'exprimait avec la dextérité d'un chef de convoi. Il suffisait de lui mettre un drapeau rouge dans les mains et il partait dans une frénésie de signaux de toutes sortes, incompréhensibles pour le commun des mortels, mais qui, pour lui, avaient un sens limpide comme du jus de fût : "J'AI FAIM !". Pas étonnant, donc, qu'Enzo l'embaucha dès le début de "La Guerre du Fût" en tant que "Superviseur des Opérations de Relais et de Coordination Inter Équipe (S.O.R.C.I.É). Oh, bien sûr, c'est un poste intéressant, à responsabilité, seulement la guerre, c'est pas son truc et puis depuis que le jus de fût a été carotté par les fourmis (ses voisines), le salaire (80% en jus de fût, justement) a comme un goût d'hypothétique. Du coup, dès le tome 2, Marcel s'est fait plus discret. Profitant de son temps libre pour s'adonner à son violon d'Ingres : la peinture ! Une peinture... Étrange... Euh, en tout cas empreinte d'une certaine folie, celle que l'on retrouve chez tous les habitants de cette partie du poumon droit de la planète. Il a bien cherché à se faire connaître, mais vous savez ce que c'est : le milieu est tellement fermé qu'y entrer relève de l'exploit. Il y a bien une fois où cela a fonctionné, un galiériste semblait intéressé par le travail de l'artiste, Marcel a donc envoyé ses toiles. Elles sont bien arrivés, mais elles ne sont jamais revenues. Il y a de quoi entretenir une certaine rancœur, quand même. Du coup, il a décidé d'ouvrir une boutique d'artisanat local, dans laquelle il exposera ses œuvres aux yeux des touristes... Manque plus que les touristes !