Enzo, en voilà un joli prénom méditéranéen, frimeur à souhait, au volant d'une belle italienne. "Le roi, c'est moi !" aime-t-il à clamer de temps à autre. Et c'est vrai que c'est lui, le roi. Evidemment, face à un certain poids lourd du dessin animé, que je ne nommerai pour ne pas lui faire de la pub et qui m'a piqué l'idée du lion comme seigneur de la jungle, notre ami Enzo fait un peu pâle figure. Surtout maintenant qu'il n'a plus un poil. C'est arrivé au cours du tome 1, une bonne partie de la jungle a explosé. Tous les animaux se sont retrouvés sans aucune pilosité, ou sans plume pour Icare et Boïnou. Le problème, c'est qu'ils ont tous bu à nouveau le jus d'un fût caché, mais pas Enzo. Du coup, ses poils n'ont pas repoussé. Un roi à poil sans hermine, voilà ce qu'il est devenu. Mais il a trouvé la parade : le postiche ! Et ça lui va plutôt bien, le postiche. Enfin bref, vous voyez l'allure (cf. l'illustration). Cela n'a pas affaibli son caractère prétentieux, pédant et parisien (si c'est possible dans la jungle) ! On appelle ça les trois "p", c'est plus rapide et ça veut tout dire. Heureusement, le ridicule ne tue pas (bien que...) et Enzo parvient à rester crédible aux yeux d'un peuple qui, il faut le dire, n'est pas du genre à chercher midi à quatorze heures. Du moment, qu'il a du jus de fût et qu'on lui fout la paix : ça roule. Enzo le sait bien, et en habile politicien qu'il est (ça, on ne peut pas lui retirer), il mène sa tribu par le bout de la truffe. Et si Eléazar, Simbad ou les Riton Brothers ne sont pas dupes, Enzo reste malgré tout le personnage emblèmatique du pouvoir solennel, investi des dieux, et de la sagesse éternelle. Il est aussi et surtout une caricature, finalement pas trop sévère (mais je m'y attèle), d'un milieu plein aux as qui crache avec mépris sur leurs congénères en sachant parfaitement que sans eux, ils ne seraient pas grand chose. Peut-être même qu'ils les remplaceraient, tiens. Bof, tout ça, c'est de la science fiction et le jour ou l'on verra les cerfs brandir une couronne au-dessus de leur tête, on appelera ça... Euh...
La Révolution, pardi !